avoir perdu son chemin...

Cette nuit j'ai refait un rêve que je fais de temps en temps, sous une forme ou une autre. Je suis dans un endroit que je connais et je sais où je vais aller, et puis brusquement je me retrouve au milieu de nulle part avec des petites routes qui partent dans toutes les directions, je ne sais pas laquelle prendre. Si j'en prends une j'ai le sentiment très fort de m'éloigner inexorablement de mon but, alors je fais demi-tour, j'en prends une autre sur la droite et je tombe sur une impasse : un parapet avec un précipice en dessous, je rebrousse de nouveau chemin et cherche à me renseigner pour retrouver ma route, les gens ne savent pas trop... j'essaie en fait de retrouver la nationale pour prendre un car qui m'amène à bon port, et si j'y arrive, eh bien le car me passe sous le nez ! En plus cette nuit j'avais un scoot, je me suis dit que je pourrais essayer de faire la route en scoot, mais je n'avais presque plus de carburant, je cherchais désespérément une station service en ayant la trouille de tomber en panne. J'en ai finalement trouvé une complètement minable, ils ont juste réussi à me mettre quelques gouttes dans mon réservoir, et comme je protestais que ce n'était vraiment pas suffisant ils m'ont versé une espèce de produit dégueulasse qui dégoulinait de partout en me disant que cela ferait l'affaire !

La première partie fait référence à des iamges assez classiques :

- Endroit inconnu : situation psychique inhabituelle (humeur inhabituelle, confrontation à un problème ou à une bonne occasion inhabituelle...).

- Changement de décors : c'est le moment où on passe d'un état psychique "classique" à un état inhabituel. Cette mutation se produit typiquement au moment d'un incident réel qui nous confronte à une situation psychique inhabituelle. Cet incident peut porter sur quelque chose de très benin; par exemple quelqu'un qui demande un service, un collègue qui fait une remarque... les conséquences psychologiques peuvent être de petit enjeux (c'est-à-dire être rapidement digérés). Il peut ne s'agir que d'un petit incident passager.

- Carrefour et problèmes de choix. La situation parle d'elle-même : plusieurs options de réactions s'offrent à nous et on ne sait pas trop que choisir.

La suite rediffuse des conséquences vécues du choix :
* Impression de s'éloigner du but (et impression de faire demi-tour, c.a.d de revenir sur son choix).
* Impasse : impression d'impasse.
* Désorientation (les gens - des Alter Egos - ne savent pas trop orienter).

Tu recherches un chemin connu et habituel (la nationale) et tu cherches à t'appuyer sur un projet (le car; les véhicules de transport se réfèrent à des projets, à des affaires dont on s'occupe grâce à quoi on a l'impression d'avancer), le projet donnant un sens à la vie du moment (certains projets, certains desseins structurent des pans de vie). Mais il semble que ce projet t'échappe que, à tort ou à raison, tu aies l'impression de ne pas t'installer dans ce projet (tu rates le car).

Le scoot se réfère lui aussi à un projet. Le projet peut être le même que celui qui était converti en car; ce qui changerait alors c'est la vision et/ou la posture par rapport au projet. Entre autres différences :
* le car est piloté par un chauffeur (on est sous l'influence d'un Alter Ego) ce qui n'est pas le cas avec le scoot.
* le car embarque d'autres personnes (ce projet est senti comme aimantant plusieurs Alter Egos, plusieurs incliantions). On se sent plus seul sur un scoot.

ici, le scoot manque de carburant: impression, juste ou fausse, d'un projet qui n'irait pas loin ( et qui, donc, serait insuffisant pour structurer un pan de vie, pour fonder un sens de vie) ?

C'est sympa de prendre la peine de chercher à analyser mes rêves, d'autant plus que ce que tu dis est très intéressant.

En réfléchissant un peu à tout ce que tu as pu me dire à propos de ce rêve j'ai le sentiment d'être un peu paumée, des chemins s'offrent à moi mais ils ne correspondent pas à grand chose de positif, j'ai l'impression que quel que soit le choix que je ferais, ce ne sera pas le bon... Ce qui m'impressionne le plus c'est le précipice au bout de l'impasse... Le précipice est pour moi un danger auquel j'ai échappé, il y a donc quelque part quelque chose qui me protège... Essayer de retrouver la nationale me semble alors le choix le plus logique, mais cela revient à éviter de sortir des sentiers battus, à accepter ce que les autres me disent qui est bon pour moi, il s'agit en fait d'un échec et d'un renoncement.